Isère : être sérieux sans se prendre au sérieux

Une fois n’est pas coutume, l’assemblée générale des éleveurs montbéliards de l’Isère débutait, dès le matin, ses travaux, par une visite d’exploitation. C’est le Gaec du Marquet au Pin qui accueillait une cinquantaine de visiteurs très réactifs. S’appuyant sur une présentation détaillée de la part du technicien d’Isère Conseil Elevage, la famille Millat-Gonon ouvrait les portes d’une nouvelle stabulation de 100 vaches (logettes raclées) dotée d’un roto. Le troupeau de montbéliardes exprime un potentiel laitier élevé avec une moyenne d’étable à 9 835 kg de lait à 32,8 de TP pour seulement 231 000 cellules. Les 20 vaches détaillées par le technicien d’Eliacoop affichaient des performances laitières de haute voltige. Les visiteurs auront aussi apprécié la nurserie à l’ambiance idéale.

Après la convivialité d’un repas champêtre, les choses sérieuses reprenaient, avec le président Stéphane Richard à la baguette. Plusieurs exposés techniques, notamment du directeur de l’O.S Montbéliarde faisaient état de la situation raciale en termes de mammites cliniques mais aussi montraient, si besoin était, l’intérêt du pointage au regard de la qualité cellulaire et de la vitesse traite. Les discussions portèrent rapidement sur l’utilisation de la génomique et la volonté des éleveurs de rester « maîtres »  de la sélection dans la race. Ces éleveurs « regrettant », un peu,  le rythme imposé par la génomie et la désappropriation du process décisionnel pour les accouplements : « on ne connaît plus les taureaux… ». Tous convenaient, cependant, du progrès génétique réalisé en race Montbéliarde au cours des dernières décennies.