Montbéliarde Association
Un parlement, une association d’éleveurs, une source de références
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Gestation longue : mortinatalité moindre

Actualité du 25/07/2022

La durée de gestation et la mortinatalité témoignent d’un intérêt économique plus fort qu’imaginé, via la maîtrise des jours improductifs pour la première citée, via l’impact sur le renouvellement pour la deuxième. La mortinatalité engendre également des pertes indirectes comme des difficultés de reproduction ou des démarrages de lactation moins favorables. Observés à la loupe (en fonction du rang, du mois de vêlage, de la race du père reproducteur…), ces 2 critères révèlent des constats aussi intéressants que surprenants. L’étude, basée sur les 450 000 derniers vêlages des montbéliardes du fichier racial, a considéré les durées de gestation comprises entre 268 et 308 jours (règles de la Certification de la Parenté Bovine - CPB).

 

Avec surprise, les données répertoriées dans la figure 1 infirment l’hypothèse d’origine supposant que la mortinatalité augmente avec la durée de gestation. En effet, lorsque l’on compare les 10 % de gestations les plus courtes (275 jours) aux 10 % de gestations les plus longues (297 jours), la mortinatalité double en défaveur de la première catégorie. Et cela aussi bien pour les naissances de femelles que de mâles. La maturité des veaux au vêlage serait-elle insuffisante lorsqu’ils sont issus des gestations les plus courtes ?

 

Figure 1 : Mortinatalité en fonction de la durée de gestation

Mortinatalité en fonction de la durée de gestation

 

Mortinatalité accrue chez les primipares et les vaches agées

La mortinatalité s’avère d’1,8 point supérieure lors d’un vêlage de primipare que lors d’un deuxième vêlage (figure 2). Au fil des vêlages, elle augmente peu à peu jusqu’à dépasser celle d’une primipare pour les vaches en 8ème vêlage et plus. Ce résultat impose aux éleveurs d’être autant vigilants, sur les index NAI et VIN des taureaux inséminateurs, pour accoupler une vieille vache que pour une génisse.

 

Durée de gestation et mortinatalitéFigure 2 : Durée de gestation et mortinatalité selon le rang de vêlage des mères

 

L’effet de la période de vêlage relève deux pics de mortinatalité, l’un pendant les mois d’été et l’autre en début d’hiver. Quant à la durée de gestation, elle aussi, varie au cours de l’année avec un niveau le plus bas en été (284,7 jours vs 287,1 jours).

L’analyse des 2 indicateurs selon la race du père reproducteur distingue une race : les vêlages issus de mères montbéliardes et de pères limousins occasionnent une mortinatalité moins élevée que la moyenne (4,5 % vs 4,9 %) alors que la durée de gestation est significativement plus longue (290 jours vs 284 à 286 jours pour les autres croisements industriels). Intra-race, les résultats pointent une variabilité génétique notable entre taureaux d’IA (56 taureaux avec plus de 1 000 naissances sur la période étudiée et dont le sex-ratio est compris entre 45 et 55 %, afin d’éliminer l’effet sexe) avec un delta de 9 jours en durée de gestation et de 5 % en mortinatalité, entre extrêmes.