Christophe Cuenet : "la consécration" !

C’est ainsi que Christophe Cuenet voit sa nomination de juge au Montbéliard Prestige. A 58 ans, celui qui est le doyen des juges agréés a déjà une belle carrière derrière lui. Après un BTS PA obtenu au lycée agricole de Dannemarie Sur Crête dans le Doubs, Christophe rejoint la chambre d’agriculture du Jura à Lons-le-Saunier. Mais l’expérience sera courte, rattrapé par sa passion de l’élevage il reprend la ferme familiale et s’associe avec son frère Claude en 1988. Situé à Mouthe, village qui abrite la source du Doubs, l’exploitation compte aujourd’hui 130 ha et 50 vaches entretenues en système AOP pour la fabrication de Comté. Les 410 000 litres produits annuellement sont transformés dans la fruitière de Mouthe dont Christophe est d’ailleurs président. La coopération est une valeur importante pour lui, lui qui a grandi dans une famille nombreuse et qui a très vite appris la notion de partage et d’entraide. Les 2 frères s’organisent pour se libérer un maximum de temps qu’ils consacrent à leur famille et à la pratique du sport. Christophe aime l’esprit de compétition. Ancien joueur de foot, il s’est reconverti dans la course à pied et est un spécialiste de l’ultra trail sur des distances pouvant aller jusqu’à 70 km.

Christophe Cuenet - crédit photo Guillaume Moy pour Eva Jura

Pour lui, juger un concours est comme un marathon et demande autant de force physique et mentale. Son expérience de sportif lui est bénéfique pour se préparer à juger le Prestige. Mais si la compétition est importante pour Christophe, gagner n’est pas la priorité. Philosophe, il cite Pierre de Coubertin : « l’important c’est de participer » et il souhaite que tous les éleveurs exposants prennent conscience de la chance d’être sélectionné pour le Montbéliard Prestige… les jeux olympiques de la Montbéliarde ! « Le champion n’est pas celui qui gagne, c’est celui qui n’abandonne pas quand il perd » ajoute notre juge. Le jugement, Christophe l’a débuté il y a 40 ans «  sur un comice à Audeux, en binôme avec Linou Laffly ». Depuis, il « consomme » énormément de concours, jusqu’à 25 par an en présentiel, toutes races confondues. Un moyen de se perfectionner et de rester toujours en phase avec les objectifs raciaux. Depuis son agrément en 2016, il a officié au Sommet de l’Elevage, à Jura Expo ou encore à l’exposition de la Comtoise MS. Mais son plus beau souvenir remonte à 2021. Cette année-là, post Covid oblige il a jugé la Miss Haute-Loire en se rendant de ferme en ferme en binôme avec Thomas Groshenry. « Nous avons traversé la Haute-Loire en long et en large, conduit par Patrice Boit. Une expérience rendue inoubliable par son originalité et la qualité de l’accueil reçu dans les fermes ». Son visage s’illumine encore quand il en parle ! Christophe a également accompagné des juges en tant que ring man. Dernièrement à Paris pour le Concours Général Agricole avec Laurent Droz-Grey et également à Rumilly lors d’une miss Senior, jugée par Bruno Lambert. Globalement, Christophe ne garde que des bons souvenirs de ses expériences et avoue prendre du plaisir à chaque fois : « Il n’y a pas de petit concours… mais certains sont plus grands que d’autres ! » Pour l’accompagner à Micropolis, il a fait appel à Bastien André, un ring-man avec lequel il a déjà collaboré. Bastien est installé en Gaec dans le Doubs, du côté de Frasne.

En couple avec Blandine, Christophe a 3 enfants : Antoine, Marie et Héloïse. Ces dernières ont été de bon conseil quand il a fallu choisir le costume pour le jour J. Héloïse espérait inscrire une vache pour tenter les sélections du Prestige mais finalement elle sera tout aussi fière de voir son papa au centre du ring départager les concurrentes. « Le temps passe et je ne repasserai pas mon agrément, il faut savoir laisser la place aux jeunes » conclut Christophe.