L’arrivée des mennonites en Franche-Comté avec la race de Berne

L’histoire commence au XVIIIe siècle en Franche-Comté, région voisine de la Suisse. A l’époque, le bétail, de race « comtoise » se compose de deux types locaux : laTourache et la Fémeline. Dans le massif du Jura, la Tourache, au pelage rouge, était exploitée pour le lait mais fournissait aussi des boeufs de trait appréciés pour le travail en forêt et le transport du bois. La Fémeline, plus présente dans les plaines et basses vallées, était de couleur froment. De stature plus fine, cette vache de caractère donnait aussi plus de lait. Cependant, à l’époque, le cheptel y était peu homogène et souvent métissé. La distinction entre les populations restait difficile.

Vers 1708, des anabaptistes mennonites, persécutés dans le pays de Berne,trouvent asile dans la principauté de Montbéliard. Ces familles de fermiers au savoir-faire reconnu apportent avec eux une partie de leur cheptel. Ce dernier, issu d’une sélection déjà ancienne de la race de Berne, est plus homogène, plus lourd et plus productif que la moyenne. Les mennonites provoquent une certaine émulation dans le milieu rural. Les agriculteurs locaux profitent de leur exemple et de leurs taureaux pour faire saillir leurs vaches. Les qualités de leurs animaux se diffuseront peu à peu dans les troupeaux locaux, jusque sur les plateaux du Haut-Doubs, appelé autrefois la Franche-Montagne.