SIA 2020 : portrait du juge

« Outre sa famille et les vaches, Franck a le vélo dans les Vennes ! » 

Franck Tournier, 45 ans, est agriculteur sur la très dynamique commune de Guyans-Vennes (Doubs) à l’est du canton de Valdahon. Avec son épouse, Anne, ils ont 3 enfants, 3 filles : Margaux (19 ans), Heïdi (17 ans) et Clémence (14 ans). « On a tout élevé » dit-il en rigolant !!! Il a obtenu son BEPA et BTA à Dannemarie, puis « servi la France » dans les chasseurs alpins à Bourg-Saint-Maurice. Stages effectués dans l’Ain et le Doubs, il s’est installé en 1998 en reprenant les 2 fermes respectives de ses grands-parents. Aujourd’hui, les époux exploitent, en Gaec, 79 ha (dont 3 ha d’orge autoconsommés) et livrent 360 000 litres de lait à la fruitière de Guyans-Vennes (AOP Comté uniquement).

Sur un système foin-regain de séchage, ils entretiennent 50 montbéliardes à 7 500 kg de moyenne (TB : 41 – TP : 34,5) dans un bâtiment logettes paillées raclées construit en 2001 et mis aux normes début 2019. 2/3 de foin, 1/3 de regain et en complément, « je travaille avec un mélange fermier autour de 22 de MAT : 2/3 de céréales (orge – maïs) et 1/3 de tourteau (soja – colza – lin). » Ils élèvent une grosse vingtaine de génisses, en proposent à la vente (export notamment) et en vêlent une quinzaine tout au plus à 32 mois de moyenne. « Nous voulons descendre à 28 mois à l’avenir. »

Pas de place pour l’à-peu-près chez Franck. Il est, dirons-nous, plutôt maniaque. Anne avoue : « il grogne quand il découvre tous les cahiers de ses filles déployés sur la table alors qu’elles font leurs devoirs. » A la stabu : tout est compté ! La griffe à foin est équipée d’un système de pesée – tant de kg de foin, tant de kg de regain chaque jour en fonction du nombre de vaches – sous le « moulin » de fabrication du mélange fermier, se trouve une table de pesée… Cette rigueur et cette intransigeance lui valent d’être président de la Cuma locale (37 exploitations – 57 agriculteurs – 21 machines), un rôle qui lui tient à cœur. « Tout est cadré, il faut que ce soit en ordre » s’exclame-t-il. Un seul exemple : « je provisionne 11 000 euros tous les ans pour les éventuelles casses. Les gars, si vous cassez, on tape dans le magot ; si vous ne cassez pas, on utilise l’argent autrement. Bilan : l’an passé, nous avons tous passé une soirée au dîner-spectacle de Salins.»

Franck est juge agréé depuis 2013. Il a officié sur divers concours départementaux (T. de Belfort, Haut-Rhin…), et inter-départementaux (Ardèche-Dôme-Isère…) mais également à l’étranger (Libramont en Belgique, Arc Jurassien à Saignelégier en Suisse). « J’ai de très bons souvenirs et je prends beaucoup de plaisir à rencontrer des acteurs de la race et des gens de tout horizon. Je me rappelle très bien de ma formation initiale aussi ; j’avais dû présenter le sketch du dictateur ! Pas évident, mais je m’en étais sorti » sourit-il. Peut-être l’animateur avait-il déjà repéré l’aisance naturelle du futur juge au niveau de son expression orale et cette faculté à être moteur dans un groupe.

Notre juge parisien est un raide dingue de vélo. Il a longtemps été licencié au vélo-club de Morteau-Montbenoit. Dans ses jeunes années, il a « roulé » à très bon niveau ; à son actif, entre autres, le tour du Haut-Var. « Je faisais 10 000 km/an ; je pesais 70 kg ; cela a changé ! » plaisante-t-il. Aujourd’hui, il enfourche son magnifique « Look » - célèbre marque de vélo - entièrement équipé, 2 fois par semaine environ. 2 700 bornes l’an passé. Tout est organisé, tout est minuté à chaque sortie. N’appelez pas Franck l’après-midi au mois de juillet ! Il est devant le Tour de France. « Inconcevable de louper une étape ! C’est toute l’année comme ça, s’il y a du vélo à la télé, j’organise ma journée pour être disponible. » Public parisien, pour aider Franck et lui procurer de vives émotions, prévoyons une ambiance digne de l’Alpe d’Huez ! Et si l’un d’entre vous se déguisait en Didi El Diablo, le célèbre supporter allemand du Tour…