En 2002, le lauréat du trophée du meilleur pointeur de la race Montbéliarde s’appelait Jérémy Castanet. Cette année-là, il avait enfin battu son frère, Cédric, lors des sélections cantonales, puis départementales avant de s’imposer à Paris ! 21 ans après, il sera de retour à la porte de Versailles pour départager les 47 montbéliardes.
Jérémy, qui soufflera ses 40 bougies à la fin de l’année, a d’abord été aide familial pendant 5 ans auprès de ses parents Nicole et Michel. Il reprend une ferme et crée le Gaec Castanet situé à St-Arcons-de-Barges dans le sud de la Haute-Loire, à la frontière ardéchoise. L’exploitation compte aujourd’hui 145 ha dont 8 ha en AOP « Lentilles vertes du Puy ». La production laitière se monte à près d’1 million de litres par an, livré à Coopal en label « lait de montagne sans OGM ». Depuis 2018, Cédric, le frère concurrent pointeur, a remplacé Michel au sein de la structure. Les Castanet ont l’élevage dans le sang. En témoigne les nombreuses championnes sorties de leur élevage (Symphonie, Flanoise, Fany, Istanoise, Lélite ou encore Pinky) mais aussi les performances de leur troupeau : 100 vaches à 10 278 kg de lait à 41,9 de TB et 34,2 de TP.
Jérémy partage sa passion pour l’élevage avec sa famille. Marié à Elise, sa première supportrice, ils ont eu 3 filles. Anne-Lise, 13 ans, participe régulièrement à la traite et connaît toutes les vaches par leur nom ! Alice, 10 ans est plutôt branchée matériel : « elle conduit le manitou comme son vélo ! » Enfin Azeline, du haut de ses 4 et demi, aime aussi venir traire. « Elles ont toutes le virus des vaches » confie Jérémy dans un sourire qui trahit sa fierté.
La première expérience de jugement de Jérémy s’est déroulée au Montbéliard Prestige 2002. « Les vainqueurs du TMPR étaient invités à juger en binôme » explique-t-il. Ce sera même en trinôme, avec Thierry Courtois (25) et Ismaël Mougin (70). Après avoir suivi les formations dispensées par Jacky Brosselard (au Gaec Regnaud-Louvet à Malbrans – 25 - « une autre époque ! »), il enchaîne sur différents concours départementaux, le Montbéliard Prestige en solo en 2004 « je mets le doublé à la Rocaille… », Eurogénétique en 2009, le SPACE en 2012, le super-comice de Pontarlier en 2015… Son plus beau souvenir sur un ring reste la Miss Nationale en 2015 à Eurogénétique. « Un vrai périple, c’était compliqué de se libérer avec le travail à la ferme à cette saison. On est parti dans la nuit, mon frère conduisait pendant que je me reposais pour être en forme pour juger ! » La qualité des primipares présentées sur la sciure verte d’Epinal ne lui feront pas regretter cette aventure.
Quand il ne pense pas « vaches » Jérémy supporte le club de rugby de Clermont-Ferrand, l’ASM. Bricoleur, il aime travailler le bois au point d’avoir construit le chalet ou réside sa famille de A à Z ! Plus jeune, il a sillonné les routes alti-ligériennes sur son vélo… « Il prend la poussière aujourd’hui » souffle-t-il. Méticuleux, il a également participé à 2 finales régionales de concours de labours et une finale nationale.
Souvent amené à présenter des vaches aux sélections parisiennes, Jérémy a accepté cette année d’enfiler le costume de juge « Paris, c’est Paris… ça reste mythique... si on m’avait dit il y a 21 ans qu’un jour je jugerais Paris, je n’y aurais jamais cru ! »