Montbéliarde Association
Organisme de Sélection de la Race Montbéliarde
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ISU : un nouvel équilibre pour 2022

Actualité du 28/07/2021

L’index de synthèse unique (ISU) en race Montbéliarde n’a pas évolué depuis 2012, et encore, il ne s’agissait que d’un dépoussiérage technique. La dernière véritable réforme basée sur des considérations économiques date de 2001. Depuis juin 2018, accompagnés par les équipes de l’Institut de l’Elevage (Idele) et l’UMT eBIS, Montbéliarde Association et ses membres ont planché sur ce sujet important pour l’avenir racial.

Après 4 ans de travail et plus de 20 réunions, un nouvel ISU verra le jour à la fin du printemps 2022. Un tel délai est nécessaire pour entériner le choix des responsables raciaux de soumettre une réforme profonde, bâtie sur un raisonnement économique détaillé. En France, la race est utilisée dans de nombreux systèmes (Eco-Montbéliarde – Balandraud et al, 2018*), constat qui est pris en compte dans la définition de l’objectif de sélection unique. Montbéliarde Association et ses partenaires se sont appuyés sur l’étude économique approfondie de 5 systèmes pour représenter toute la variabilité de la race.

 

Des données économiques de terrain…

Pour chacun d’entre d’eux, un objectif de sélection est bâti. Il traduit l’intérêt relatif de chacun des caractères (ex : on calcule l’impact économique d’1 % de fertilité en plus). Cet impact dépend, notamment de la rémunération ou du coût lié à chaque caractère. L’objectif final est de pondérer chaque caractère selon son importance économique dans le système et le gain apporté à l’éleveur.

Par exemple, le poids consacré à la quantité de lait dépend :

 - de sa propre valorisation (prix de base très différent entre le cas-type Bio et les cas-types « standards »)

- de la valorisation des autres caractères (la rémunération des taux - TP et TB - est comparable d’un système à l’autre).

 

Ainsi, à partir de 5 systèmes différents, nous avons obtenu 5 objectifs de sélection différents. Ceux-ci ont été combinés en un objectif unique qui servira de base à la nouvelle formule de l’ISU. A cette étape, seuls, les caractères ayant une valeur économique « estimable » ont été considérés. Cet objectif de sélection unique est établi en fonction du poids que prendrait chaque système d’élevage dans l’utilisation future de la race. Les responsables ont parié sur une évolution conséquente de la part du système Bio mais aussi des systèmes intensifs. L’objectif de sélection est symbolisé par la figure ci-dessous.

 

Objectif de sélection unique

 

… à l’ISU

Cet objectif de sélection unique ne nous permet pas, en l’état, d’obtenir l’ISU car il n’est basé que sur un raisonnement économique et qu’il n’intègre pas :

  • les caractères sans « valeur » économique estimée (ex : la morphologie pour laquelle il est difficile d’estimer l’impact économique),
  • les corrélations génétiques entre caractères (ex : si le poids économique de la longévité est très conséquent dans l’objectif de sélection, il est moindre dans la formule de l’ISU car il est corrélé avec beaucoup d’autres caractères : santé de la mamelle, fertilité…),
  • l’évolution génétique des caractères (ex : accentuer le poids d’un caractère pour induire une meilleure réponse à la sélection, comme pour l’aptitude bouchère),
  • les choix stratégiques (ex : positionnement par rapport à d’autres races, besoin du marché : les taux pour les filières fromagères, etc…).

 

Les responsables raciaux ont travaillé à l’intégration de ces 4 éléments importants au cours du 2ème semestre 2020 pour aboutir à des formules provisoires qui serviront au travail de recrutement des jeunes taureaux par les entreprises de sélection. Les éléments suivants s’imposent dans le futur ISU :

  • une efficacité économique globale plus favorable que l’ISU actuel (+ 10 % minimum),
  • une évolution positive de l’aptitude bouchère, après près de 20 ans de dégradation lente et régulière,
  • une réponse à la sélection positive sur les taux protéique et butyreux.

 

 

* Balandraud N., et al, 2018. Holstein ou Montbéliarde : des différences phénotypiques aux conséquences économiques à l’échelle de l’exploitation, INRA Productions Animales, 2018, numéro 4